Casino, un monde de caïds

Sorti en 1995, Casino est décrit sur la scène cinématographique comme l’un des nombreux chefs-d’œuvre du célèbre réalisateur Martin Scorsese. Le film raconte l’incroyable épopée de deux acteurs au sommet de leur art à savoir Robert de Niro (Sam’Ace Rohstein) et Joe Pesci (Nikky Santoro). Ecrit pour un journaliste et auteur spécialiste de la mafia, ce long métrage se base sur la vie de trois personnages ayant existé : Frank Rosenthal, alias « Lefty, » (Robert de Niro) gérant de casino à Vegas des 70’s aux début des 80’s, mais aussi Anthony Spilotro (Joe Pesci), homme de main de la mafia, et Geri McGee (Sharon Stone), danseuse et personnalité de la Jet du Vegas d’alors. En suivant le fil de ces personnages masculins, Casino raconte l’ascension et la chute de ces trois personnages dans la ville très branchée de Las Vegas.

L’histoire commence dans les années 70 avec la propulsion de Sam Ace Rohstein à la tête du « Tangiers » (un des plus prestigieux hôtels casino de la ville). Ce dernier se fait remarquer notamment pour son talent de bookmaker et séduit la mafia de Chicago qui lui donne les rênes de l’établissement et de leur trafic d’argent. Si Sam semble irréprochable sur tous les plans, il possède néanmoins une épine dans les pieds, Nikky Santoro. Lui n’a pas du tout le sang-froid de son second et se livre très facilement à des accès de violence. Un caractère qui le pousse à devenir de plus en plus incontrôlable et dangereux pour son ami Sam, pour le « Tangiers », mais aussi pour le puissant syndicat des camionneurs (la mafia de Chicago). Devenu indésirable, il sera rapidement mis hors circuit. SPOIL ALERT : tous les personnages du film ont plus ou moins connu une fin tragique, sauf Sam qui s’en sort finalement pas mal. Il échappera de justesse à son assassinat et va de nouveau se consacrer à sa passion. Quant à sa femme Ginger (interprété par Sharon Stone), elle mourra d’une overdose.

Cet univers sanglant qui caractérise les casinos des années 70 a laissé place aujourd’hui à plus de sécurité dans les établissements de jeux. Le Vegas de ces années là était celui du Rat pack, de Frank Sinatra et de Dean Martin. Qui s’est intéressé, de près, à cette période sait à quel point les maisons de jeux faisaient alors la fortune de la Cosa Nostra. Dans les décennies suivantes, les choses ont changé et le marché s’est un peu stabilisé. Les barons de la finance et les promoteurs en col blanc ont fini par prendre les places. Aujourd’hui, aux US comme en France, ce sont des groupes de prestige avec pignon sur rue qui tiennent les casinos. Fini, le temps du Casino de Scorsese : les maisons de jeux sont désormais plus des lieux de divertissements et de détente que des terrains de guerre.

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